Substitution. - Notion. Il y a substitution lorsque
l’on met une personne à la place d’une autre pour remplir le même rôle, ou une chose à la place d’une autre
pour servir au même usage. Ce remplacement est condamnable s’il tend à éluder des dispositions légales ou conventionnelles,
car il s’analyse alors en une Fraude*.
Ö Cass.crim.
30 septembre 1992 (Gaz.Pal. 1993 I somm. 137) : Est coupable du délit de substitution de produit la prévenue
qui a sciemment livré, à l’insu de ses clientes, des perruques autres que celles, de marque Norgil, qu’elles avaient
commandées.
- L’infraction.
Au niveau des incriminations, par exemple, il y a substitution prohibée lorsque l’on établit un enfant nouveau-né à
la place d’un autre pour lui faire acquérir certains avantages (art. 227-13 C.pén.).
ð Garraud (Traité
de droit pénal) : Il y a substitution d’un enfant à un autre quand un enfant est mis à la place de celui
dont une femme est réellement accouchée, soit par cette femme, soit par un tiers.
- L’imputation. La notion de substitution
s’applique également lorsqu’une personne prend en charge la responsabilité civile encourue par autrui. Ainsi la
responsabilité civile de l’État est substituée à celle des instituteurs pour tout dommage causé par ou à un élève.
Ö Cass.crim. 28
novembre 1989 (Gaz.Pal. 1990 II Chr.crim. 371) : La substitution de la responsabilité de l’État à celle
de son agent n'est pas de nature à modifier les règles juridiques sur lesquelles doit être fondée la décision.
- La sanction. Enfin, de nos jours, on parle
de peines de substitution à propos des sanctions que le juge répressif peut prononcer à la place d’une peine principale,
notamment de la peine d’emprisonnement.
ð Merle et Vitu
(Traité de droit criminel) : Les peines alternatives, appelées naguère peines de substitution,
peuvent être prononcées par le juge pour remplacer une peine principale