Le page du duc de Savoie est un roman qui, à part des scènes
historiques quelquefois un peu longues (défaut coutumier de Dumas qui, rappelons-le, était souvent payé à la ligne et avait
donc tout intérêt à faire long), est agréable à lire.
Relevons quelques passages particulièrement savoureux:
-
l’histoire de neuf aventuriers dont nous suivons quelques aventures lors de la campagne de 1557 et dont la fin, racontée
aux Quarante-Cinq d’Henri III, constitue le dernier chapitre.
- la mise en scène de ses funérailles par Charles Quint
lui-même.
- l’irrésistible attirance qu’éprouve Emmanuel Philibert pour son page avant qu’il apparaisse
que c’est une femme et la rapidité avec laquelle il en fait sa maîtresse.
A noter que d’après un article
de F. W. Reed publié dans «The Colophon» en 1934, il semblerait que Dumas ait dû modifier les quatre derniers chapitres du
Page du duc de Savoie sur les instance de M. Perrin, l’éditeur
turinois, qui ne pouvait accepter une telle fin (en résumé, Emmanuel Philibert avait eu un fils avec Léona et une fille avec
son épouse; comme le traité imposait un mâle pour la restitution de ses Etats, il y aurait eu substitution d’enfant…).
Enfin,
Le page du duc de Savoie est souvent considéré à tort comme la
suite du roman
Les deux Diane. Mais bien que l’époque soit la même et que de nombreux personnages soient communs, les deux histoires n’ont
aucun lien entre elles.
Nicole Vougny